Comment remettre en culture,
comment rendre la vie au sol
après un massacre à la pelleteuse ?
Pendant un an il y a eu des travaux pour enterrer une ligne haute tension dans le fond de ma pâture (je n’ai évidemment pas eu le choix). Il y a eu des machines lourdes, une tranchée de plus de 2m de profondeur et une chambre de tirage de 10 m sur 2m avec les excavations importantes que cela suggère…tout a été rebouché en février 2018.
Sur la vidéo, voici ce qu’il en résulte.
En terme de « non travail du sol », j’ai été gâtée !
Le sous sol était en pierre calcaire, le sol peu profond. Maintenant, c’est argileux, compacte et stérile (ils avaient décapé la « bonne terre » qui a été remise au dessus quand même).
Comment transformer un « désastre » en opportunité ?
La démarche permaculturelle veut que l’on transforme quelque chose de « négatif » en autre chose de « positif ».
Mais comment tirer parti de cette situation ?
Quel constat ?
- Il n’y a plus de ver de terre visibles, avec ce chamboulement, comment pourrait-il en être autrement ?
- La microfaune, invisible à l’oeil nu, ne doit pas être présente non plus
- les champignons et par conséquent, les mycorhizes il ne doit plus en rester grand chose
- le sol est tassé: l’eau ruisselle à chaque pluie.
Il est argileux sans humus.
Rien ne pousse spontanément.
Que faut-il pour que la vie du sol reprenne ?
- pour qu’il y ait des plantes il faut que la graine trouve de quoi se nourrir et par conséquent de quoi faire pénétrer ses racines.
la nature fait pousser en premier des annuelles qui colonisent le terrain.
Les annuelles, à terme, vont faire de la paille qui finira par se coucher
Une fois la paille sur le sol, elle va se décomposer grâce aux micro organismes qui vont apparaitre dans ce « bouillon de culture » ainsi qu’à la faune épigée (de surface)
Les vers vont commencer à manger la paille (vers de surface, ou vers de terreau).
En ce décomposant, la paille va fournir aussi de la nourriture aux vers anéciques. Ceux-ci cherchent leur nourriture à la surface du sol puis la distribuent en profondeur grâce aux galeries verticales qu’ils creusent. - Arrivés à ce point, nous pouvons prendre en compte un autre point: la perméabilité du sol.
les vers en créant leurs galeries font pénétrer de l’air, permettent à l’eau de s’infiltrer. - Petit à petit les graines vont germer, les champignons vont s’attacher aux racines (mycorhizes), les bactéries vont se lier aussi dans cet ensemble (voir « comment ça pousse »)
Réflexion:
Pour relancer la vie du sol il faut donc des plantes et de quoi les nourrir.
Pour avoir des plantes, il faudrait soit laisser la nature se charger de reconquérir l’espace, la nature ayant le temps, soit lancer la culture nous même.
Conclusion: qu’est-ce que je vais faire ?
Pour remettre en culture, voici ce que je me propose de faire. Après le constat évident que la faune épigée en a pris un coup sur la tronche, je vais mettre en surface de la paille du poulailler (et des chèvres) puis semer un mélange (blé du lot, vesce, féverole, luzerne) et pailler (5cm). Je prévois aussi de pulvériser du miel en mélange d’eau bien sur pour aider la faune à se multiplier.
En début de floraison, je coucherai (à la planche) et je ressèmerai comme préconise Laurent Welsch.
Est-ce suffisant ?
j’ai aussi du trèfle incarnat pour le bord, histoire de pouvoir tondre et faire de la biomasse pour le potager.